La Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Land le plus peuplé d’Allemagne et où l’on compte le plus d’élèves musulmans, a commencé, mercredi 22 août, l’enseignement de la religion musulmane dans 44 écoles primaires. En attendant que les premiers professeurs de religion islamique sortent des Universités de Munster et d’Osnabrück, des enseignants de culture islamique se chargent de l’enseignement religieux.
D’ici à 2017, les 320 000 élèves musulmans de Rhénanie-du-Nord-Westphalie pourront suivre ces cours dispensés en allemand, qui porteront sur le bon comportement, l’éthique musulmane et non sur la pratique religieuse ou la langue arabe. Après la Rhénanie, ce devrait être le tour du Bade-Wurtemberg, de Berlin, de la Basse-Saxe et de la Bavière, d’engager le processus.
Selon l’article 7 de la Loi fondamentale allemande, « l’instruction religieuse est une matière d’enseignement régulière dans les écoles publiques ». Placé sous le contrôle de l’État, le contenu de cet enseignement relève de la responsabilité des Églises et des responsables religieux et ce sont des membres des communautés religieuses (ayant le statut d’association de droit public), rémunérés par l’État au titre de fonctionnaires de l’enseignement public, qui dispensent les cours. Les élèves quant à eux ne sont pas obligés de suivre ces cours : « Les personnes investies de l’autorité parentale [et les élèves eux-mêmes à partir de 14 ans] ont le droit de décider de la participation des enfants à l’instruction religieuse ». Ceux qui ne désirent pas y participer bénéficient d’un enseignement laïc d’instruction morale.
Dans de nombreux Länder, ce sont principalement les Églises catholique et protestantes qui dispensent des cours religieux. Jusqu’à présent, l’islam faisait exception faute d’interlocuteur unique, côté musulman, et de professeurs formés pour mettre en place un programme d’enseignement. En août dernier, un des seize États-régions, en l’occurrence la ville de Hambourg qui, comme Brême et Berlin, constitue un Land, a conclu un accord avec les représentants de trois associations musulmanes, qui prévoit entre autre l’organisation de l’enseignement de l’islam dans les écoles publiques (“La Croix”, 12 septembre 2012).