Belgique : le mouvement des gilets jaunes fait des émules

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En peu de temps, le mouvement des gilets jaunes a fait des émules en Belgique, disons surtout en Wallonie, vu que le pouvoir d’achat est légèrement plus élevé en Région flamande. Pourtant le prix du diesel est le même dans tout le pays (1,54 euro) suite à une hausse de 15%.

Les gens protestent aussi contre le prix de l’électricité, taxée à 21% de TVA, et de l’eau. Le pouvoir d’achat est en baisse, même si cette tendance n’est pas récente puisqu’elle s’est accélérée avec l’introduction de l’euro, il semble que le ras-le-bol ait atteint un niveau inégalé. Les gilets jaunes belges, moins nombreux que les français, sont sans chefs et sans organisation structurée. Ils rencontrent la sympathie de la population dans la mesure où celle-ci partage leurs fins de mois difficiles et n’est pas trop conditionnée par les médias. Le Belge qui n’a pas grand-chose d’un révolutionnaire peut céder à la colère mais le pays manque de tradition insurrectionnelle pour qu’il croie vraiment au succès de son action. En Belgique, l’art du compromis a permis d’éviter bien des excès, mais il a aussi permis la permanence de situations inacceptables.

La profonde rupture qui existe entre le personnel politique parasitaire et la masse de la population signe l’échec total de la démocratie représentative. L’appauvrissement général de la population, à l’exception d’une minorité accrochée au système, confirme aussi l’échec de l’Etat providence. Les signes sont clairs, mais le message n’est pas encore passé. Les gilets jaunes protestent contre l’Etat, mais ils attendent encore que l’Etat apportent une solution à leur problème. Cette contradiction peut rassurer les membres de la classe politique européenne qui se voient ainsi confirmés dans leur pouvoir par ceux-là même qui veulent les pendre.

La contestation ne va pas faiblir. Certaines bornes ont été franchies, qui vont enhardir les insurgés des mois et des années qui viennent. Mais tant qu’ils n’ont pas compris que l’oppression vient du système lui-même et non tant des gens qui le dirigent et en profitent, l’insurrection n’est pas près d’aboutir. Macron a lâché des miettes, mais il n’a pas baissé le prix du carburant. S’il l’avait fait, il aurait fortement affaibli le mouvement. Les gilets jaunes n’acceptent pas de payer cher leur litre de diesel, mais ils acceptent qu’un seul homme, manipulé par des intérêts privés, décide de son prix. Comme ils acceptent que ce même homme, qui ne fréquente que les riches, puisse décider de remonter le SMIC et de jouer ainsi avec le revenu de millions de Français. L’Etat intrusif ne semble pas les déranger du moment qu’ils n’en souffrent pas. Pourtant la souffrance de ces gens apporte une chance historique de mettre à jour l’injustice du système politique et de s’en débarrasser. Pour cela, il faut que le mouvement soit guidé par de vrais chefs, dignes et désintéressés – de vrais princes – qui restaureront un ordre naturel et un pouvoir légitime. Le fruit n’est pas encore mûr. (Christophe Buffin de Chosal)

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