A quinze jours de distance, opposants et partisans du projet de loi dénaturant le mariage ont défilé dans Paris. Les opposants ont été cinq à six fois plus nombreux.
Le 13 janvier, malgré la rigueur du climat, la manifestation des défenseurs de la famille a connu un succès considérable. La préfecture de police a annoncé 340 000 manifestants, les organisateurs plus d’un million. Un décompte opéré par satellite par la gendarmerie nationale, jamais publié, aurait dénombré un million trois cent mille personnes. Le chiffre de la préfecture, outrancièrement inférieur à la réalité, a suscité de nombreuses critiques ; il a été publié dès le milieu de l’après-midi alors même qu’un grand nombre de manifestants n’avaient pas encore quitté les différents points de départ, et donc n’avait pu être comptabilisés ; les agents de police procédant à la comptabilisation à proximité du point d’arrivée.
Quatre cortèges ont défilé le 13 janvier, le premier au départ de la porte Maillot, le deuxième de la place Denfert-Rochereau, le troisième de la place d’Italie et le quatrième, animé par Civitas et par plusieurs autres associations comme Renaissance catholique, de la place Pinel. Alors que les premiers manifestants ont commencé à marcher à 13 heures, les derniers n’ont pu quitter le point de départ qu’aux environs de 18 heures. À la tête de la manifestation figuraient de nombreuses personnalités politiques, à l’instar de Jean-François Copé, président de l’UMP, Christine Boutin, président du Parti Chrétien-Démocrate, Philippe de Villiers, président du Mouvement Pour la France, et Bruno Gollnisch, vice-président du Front National. Plusieurs personnalités de gauche étaient là également, notamment l’ancien ministre Georgina Dufoix. Il s’agit de la démonstration de force la plus importante depuis la manifestation pour l’école libre le 24 juin 1984. Cette dernière avait réuni deux millions de personnes, en plein mois de juin il est vrai. Cette manifestation a montré que le monde catholique était une force plus grande qu’on ne le pensait, dont il faudra bien à l’avenir tenir compte, une force qui, pour l’heure, n’a ni chef, ni organisation.
Le 27 janvier, les partisans du mariage homosexuel ont défilé à leur tour. La préfecture a estimé le nombre de manifestants à 125 000 ; les organisateurs à 400 000. Il n’y avait qu’un seul cortège, qui a mis deux heures et demi pour rallier la place de la Bastille. Ce seul détail montre que les manifestants du 27 janvier étaient probablement cinq ou six fois moins nombreux que ceux du 13 janvier.
Malgré cela, le gouvernement Ayrault semble vouloir persister dans ses intentions. La défection de plusieurs personnalités de la majorité, comme le député socialiste Jérôme Lambert, petit-neveu de l’ancien président Mitterrand, n’a pas encore réussi à ébranler sa détermination. Celle-ci illustre la force du lobby gay, un lobby reposant essentiellement sur l’activisme d’associations hyper subventionnées. Dans un numéro Hors série, “l’Homme Nouveau” a rappelé récemment qu’en 2012 la seule mairie de Paris avait accordé 112 000 € de subventions à LGBT, 35000 à Act Up, 40 000 à Paris Foot Gay, 10 000 à SOS Homophobie et 8 000 aux archives, recherches et cultures lesbiennes ; alors même que dans le même temps le Secours catholique devait se contenter de 15 000. Si la majorité veut l’égalité devant le mariage, elle se garde bien de pratiquer l’égalité devant l’effort budgétaire.
A la détermination du gouvernement semble faire écho celle des opposants, prêts à manifester à nouveau, plus nombreux, si le gouvernement devait persister à méconnaître les exigences d’un droit naturel sans lequel il n’existe pas de véritable État de droit (P. P. B).