France : Vincent Peillon, ou le pire est devant nous

Vincent-Peillon
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A tous ceux qui s’imaginent que la loi sur la mariage gay adoptée, la formidable contestation qui a vu le jour en France en novembre dernier, accompagnée de centaines d’arrestations – pas moins de cinq cents dans les trois jours qui suivirent la manifestation du 26 mai dernier – va s’assoupir dans la tranquille torpeur de l’été, laissant croupir le malheureux Nicolas, coupable d’avoir vingt ans et des convictions « à contre-courant », dans les geôles de la République, à tous ceux là, il convient de rappeler que, par le formidable sens politique qui les caractérise, les socialistes eux-mêmes, ayant à peine tenté de maitriser le feu Taubira, préparent un incendie de grande ampleur pour la rentrée scolaire . Il se nomme Vincent Peillon.

Le « gendre idéal », âgé de 53 ans, d’origine juive alsacienne, petit-fils du rabbin Félix Blum, est le fils d’une chercheuse de l’Inserm et d’un banquier communiste. Il est également le neveu du professeur Beaulieu, à qui l’on doit l’invention de la pilule abortive RU486, dite du lendemain. Si cela n’explique pas tout, il n’est pas inutile de planter le décor familial de notre ministre de l’éducation nationale pour comprendre ses obsessions actuelles. Agrégé docteur en philosophie, Vincent Peillon est l’auteur de nombreux travaux sur Ferdinand Buisson, théoricien de la Laîcité républicaine, et d’un ouvrage intitulé La Révolution française n’est pas finie.

A ce propos, il explique que si la Révolution française a  échouée à plusieurs reprises (1793-95 puis 1848)  c’est parce que l’Eglise catholique « conservatrice et réactionnaire » en France a gardé, au plus fort de tous ces événements révolutionnaires, un « formidable pouvoir d’opinion et de conscience ». Ce qui n’est pas le cas des pays anglo-saxons, où la religion protestante « religion du libre examen » est une religion « éminemment républicaine ».

Il fallait donc, pour le clan républicain créer une nouvelle religion, une nouvelle spiritualité, la laîcité. Comment définit-il la laïcité de Ferdinand Buisson ? « C’est une religion de la liberté, une religion des droits de l’homme, de l’humanité partagée, une religion de l’instruction, une religion du libre examen, une religion hétérodoxe car elle s’appuie sur tout un constat que l’on trouve dans la Kabbale, dans l’illuminisme » mais aussi explique-t-il chez des protestants ou des catholiques libéraux, et bien sûr à travers les idéaux de la franc-maçonnerie. Dans la religion laïque de Ferdinand Buisson, reprend-il, « il n’y a pas l’idée de l’incarnation du divin chez un homme, Jésus, mais le divin est incarné dans tous les hommes ».

Ce sont, pour beaucoup, des idées qui par la suite « se sont développées dans le milieu républicain et socialiste ». On aura compris que, par une contraction espace-temps dont les idéologues de tout poil sont particulièrement friands, la foi de Ferdinand Buisson est bien celle de Vincent Peillon, et que, disposant de beaucoup de pouvoirs, celui va s’acharner, pendant les quatre prochaines années, à la mettre en place. En effet, au cours d’une autre inteview, il insiste et développe sa pensée : « en 1848 les prêtres sont venus bénir les arbres de la liberté ». Et il voit dans cette confiscation des journées de 1848 « la preuve qu’on ne pourra jamais construire un pays de liberté avec la religion catholique ».

On doit, également, pour pouvoir expliquer la formidable caisse de résonnance que constituent les médias pour l’action de Vincent Peillon, rappeler qu’il est le frère du journaliste Antoine Peillon et le mari de la journaliste Nathalie Bensahel, du “Nouvel Observateur”. Enfin, dès 2005, une certaine Valérie Trierweiler lui consacre un portrait dans l’hebdomadaire “Paris-Match“, Vincent Peillon : itinéraire d’un enfant gâté. Ces quelques exemples, parmi tant d’autres montre la puissance des relais médiatiques dont dispose Vincent Peillon.

Quant au nerf de la guerre, l’argent ,Vincent Peillon dispose pour son ministère de moyens considérables. Et pourtant… lors d’un rapport de la Cour des Comptes rendu public en mai 2013, la gestion calamiteuse de l’Education Nationale est pointée du doigt : « l’Education Nationale ne souffre pas d’un manque de moyens ou d’un nombre trop faible d’enseignants,  mais d’une utilisation défaillante de moyens existants ». Tandis que la loi de refondation pour l’Ecole présentée en juin annonce la création de 60 000 postes supplémentaires, le rapport de la cour des comptes déplore que « l’évolution du nombre d’enseignants est déconnectée de celle des élèves ».

Ce ne sont pas les besoins réels de l’institution qui guide le volume et la qualité du recrutement chaque année –  y compris au cours des précédents quinquennats – mais le volume d’heures de cours et le souci d’assurer chaque année un débouché satisfaisant aux universités pour les concours. Il n’est donc pas question d’intérêt général ou de bien commun pour cette mission de fonction publique mais bien de répondre aux exigences d’intérêts catégoriels.

Quant à l’affectation des enseignants, la Cour dénonce  « un système inadapté aux besoins des élèves et aux exigences des postes ». Un euphémisme pour décrire une situation catastrophique : ce sont les enseigants débutants qui, pour 65 % d’entre eux sont envoyés dans les postes « difficiles » de quartiers « sensibles » .Enfin, le rapport prend exemple comme proposition d’amélioration, sur la gestion des écoles privées où le chef d’établissement dispose du pouvoir de recruter des professeurs en fonction d’une part de leur profil, d’autre part des besoins réels et conjecturels de l’établissement. Mais on ne saurait faire planer un soupçon d’efficacité sur l’enseignement public…

Au cours d’un prochain article nous tenterons d’expliquer concrètement, toutes les mesures envisagées par Vincent Peillon , dès la rentrée scolaire 2013, pour « s’appuyer sur la jeunesse pour changer les mentalités », que ce soit dans la formation des enseignants, à travers les missions assignés aux nouvelles recrues de l’Education nationale, la diffusion de la morale laïque selon Peillon, la nouvelle éducation sexuelle, la puissance du lobby LGBT autorisé, et incité, y compris financièrement, à intervenir auprès de vos chères têtes blondes… La rentrée sera chaude. (Marie d’Armagnac)

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