Les chrétiens de Mossoul, une ville du nord de l’Irak contrôlée par les djihadistes de l’Etat islamique (EI), fuyaient en masse, vendredi 18 juillet, après un ultimatum d’un groupe ultra radical islamique leur donnant quelques heures pour quitter les lieux.
Les djihadistes ont ordonné aux chrétiens soit de se convertir à l’islam soit de payer l’impôt spécial de la djizya, faute de quoi ils seront tués s’ils restent dans le « califat ». Un communiqué distribué dans la ville précisait que ces mesures auraient pris effet le samedi 19 juillet: « Nous leur proposons trois choix : l’islam, la dhimma et, s’ils refusent ces deux choix, il ne reste que le glaive ».
Le patriarche de Mossoul, Ignace Joseph III Younan, ce même samedi 19 juillet a été reçu au Vatican par Mgr. Dominique Mamberti, secrétaire pour les Rapports avec les Etats. Interviewé par Radio Vatican, le patriarche a dit que depuis hier tous les chrétiens ont quitté Mossoul. « Il y avait encore une dizaine de familles qui ont dû fuir hier et on leur a tout volé. Ils les ont laissés à la frontière de la ville, les ont insultés ; ils les ont laissés ainsi, en plein désert ».
La situation, a-t-il ajouté, « est désastreuse ». « Nous sommes en Irak, en Syrie et au Liban : nous, les chrétiens, nous n’avons pas été importés, nous sommes ici depuis mille ans et donc nous avons le droit à être traités comme des êtres humains et citoyens de ces Pays » observe encore le Patriarche syrien catholique. « Ils nous persécutent au nom de leur religion et ils ne profèrent pas seulement des menaces, ils les exécutent. Ils brûlent et ils tuent ».