Italie: la situation politique après le vote

la situation politique après le vote
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L’Italie vit une époque de grande souffrance économique, de profonde instabilité politique et de désorientation religieuse croissante. Une triple crise qui s’impose et dont les élections du 24 et du 25 février derniers sont un symptôme évident. Sur le plan économique, la crise remonte à l’imposition de l’artificielle monnaie unique aux économies nationales (chacune organisée de façons très différentes) des pays de la dite “zone euro”. Les mêmes pouvoirs forts et partisans d’une Europe unie, avec l’aide du président de la République Giorgio Napolitano, en désignant Mario Monti pour la gestion de l’Etat, ont tenté de mettre de côté la démocratie représentative et d’exproprier la souveraineté nationale du Pays.

Maintenant, le président Napolitano a devant lui un scénario de ruine. L’Italie unifiée, dont il a célébré de façon très emphatique le 150ème anniversaire en 2011, est une Italie fragmentée et ingouvernable. L’impossibilité de gouverner est toujours mieux qu’un mauvais gouvernement comme l’a souligné Mauro Faverzani (http://www. corrispondenzaromana.it/meglio-lingovernabilita-di-un-cattivo-governo/). Et le gouvernement Bersani-Monti qui se profilait à l’horizon n’aurait pas été mauvais mais pire. Monti et Bersani voulaient respectivement détruire le foyer (avec l’injuste taxe de l’Imu, Impôt Municipal Unique) et la famille (avec la légalisation du mariage homosexuel).

Aujourd’hui ils sont les grands perdants des élections et le projet destructeur est, du moins pour l’instant, repoussé. Dans un de ses articles sur le site nocristianofobia (http://www. nocristianofobia.org/ingovernabilita-e-mancato-il-voto-cattolico/), Davide Greco observe justement que les raisons d’une impossibilité à gouverner sont probablement à rechercher dans la simple constatation de l’absence des urnes du vote catholique. Le débat politique s’est concentré sur des thèmes purement économiques et peu de voix, comme celles du cardinal  Carlo Caffarra, de Mgr Giampaolo Crepaldi ou de Mgr Luigi Negri, se sont élevées pour rappeler l’enjeu éthique.

L’insuccès de Magdi Cristiano Allam, le seul  homme politique qui ait explicitement intégré ces valeurs dans son programme, ne doit pas décourager ceux qui ont voté pour lui. Le succès numérique n’est certes pas l’unité de mesure de la vérité mais c’est malheureusement le critère de la démocratie moderne.  Si on accepte de participer au jeu démocratique, il faut prendre en compte la loi du nombre et se plier à elle. Magdi Cristiano Allam pourrait alors continuer son œuvre de témoignage de la vérité en dehors du Parlement, jouissant ainsi de l’estime de ceux qui croient en l’existence de “principes non-négociables” qui ne peuvent être soumis au vote.

Ce qui est certain en tous cas, c’est que l’Italie est plus saine que ce qu’elle peut paraître. Depuis que Berlusconi “est descendu sur le terrain” en 1994, la gauche italienne continue de perdre de la puissance ou du moins elle se montre incapable de maintenir le pouvoir. Il existe dans le pays une ample majorité de centre-droite qui va bien au-delà des limites du PdL (Parti des Libertés). Face au danger du mouvement de Beppe Grillo qui rassemble une protestation confuse et dévastatrice, il est urgent et absolument essentiel, comme l’écrit Paolo Deotto, de redécouvrir l’âme catholique qui est la base de la culture et de l’identité du Pays (http://www.riscossacristiana.it).

 Le fond de la crise politique et économique est la décadence morale dont une des causes est la défection de tant de Pasteurs qui on cessé d’annoncer l’Evangile afin de poursuivre des objectifs de succès et de pouvoir. L’acte de renonciation de Benoit XVI est également l’expression d’une effective crise de l’Eglise, bien plus dramatique que l’incapacité à gouverner une nation. C’est cela qui semble être le cœur du problème de notre temps. (Roberto de Mattei)

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