Livres : La nouvelle christianophobie

Alexandre del Valle, Pourquoi on tue des Chrétiens dans le monde aujourd’hui. La nouvelle Christianophobie
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Un fait assurément grave et choquant est que les Chrétiens sont, depuis maintenant des décennies, la minorité religieuse la plus persécutée de la planète, et que pourtant dans les hautes sphères et dans les instances de l’Union Européenne, on continue à ne parler, toujours et uniquement, que d’anti-sémitisme et d’islamophobie. Alexandre del Valle, géopolitologue renommé et spécialiste des persécutions anti-chrétiennes, présente une nouvelle synthèse de ses recherches sur les causes et les effets, les enjeux et les couvertures de cette nouvelle vague d’anticléricalisme au XXIème siècle (Alexandre del Valle, Pourquoi on tue des Chrétiens dans le monde aujourd’hui? La nouvelle Christianophobie, préface de Denis Tillinac, éditions Maxima, Paris, 2011, 360 pages, 23,80 euros).

Dans sa belle préface l’intellectuel Denis Tillinac note « la haine endurée par les Chrétiens presque partout sur la surface de la Terre, sans que s’en émeuvent les professionnels brevetés de l’indignation » (p. VII). Pourquoi ? Selon l’auteur, la christianophobie serait une « forme de racisme ethno-religieux particulièrement perverse, car elle mélange les catégories de Chrétiens et d’Occidentaux », alors que depuis toujours le Christianisme est la plus universelle des religions. Del Valle explore avec acribie les quatre vecteurs de la nouvelle christianophobie (cf. p. 28 ss.), c’est-à-dire le monde islamique, le monde oriental (bouddhiste et hindouiste), le communisme et l’Occident séculariste.

Dans une optique à mi-chemin entre le journaliste-détective et le spécialiste d’affaires religieuses, l’Auteur consacre les pages les plus denses de son ouvrage à faire le tour des persécutions perpétrées de nos jours contre les Chrétiens : du Proche-Orient au Maghreb et à l’Afrique du Nord, jusqu’à l’Afrique noire et à la Turquie, avec de larges références concernant les Balkans et certains états ex-soviétiques (comme le Turkmenistan).

Son chapitre consacré entièrement à l’Asie musulmane « de plus en plus intolérante » (pp. 213-237) est d’une importance particulière. Certes, l’antichristianisme n’est pas une nouveauté, mais la nouveauté réside peut-être dans le silence exaspérant qui entoure les persécutions de l’Église en Chine, où les emprisonnements arbitraires d’évêques et de prélats de l’Église clandestine se poursuivent. De même pour la Corée et Cuba.

L’Occident, et surtout l’Occident européen s’aligne bien lui aussi dans cette honteuse “conjuration du silence” sur la haine et la violence anti-chrétienne et anti-catholique. Pour en donner un exemple, del Valle cite le cas de l’Agenda Europa (avec préface de Manuel Barroso) édité par la Commission européenne en décembre 2010 pour l’année 2011 « où figurent toutes les fêtes religieuses à l’exception des célébrations chrétiennes.

On y parle des fêtes musulmanes, juives, chinoises, de la fête des lumières des hindous et des sikhs, et même du paganisme » (p. 299). Au-delà des querelles passagères, comme l’affaire des crucifix en Italie en 2009, « dans toute l’Europe, une vraie fracture idéologique et morale oppose les tenants des racines chrétiennes de l’Europe et ceux qui estiment au contraire que l’UE doit être une terre “neutre”, terra nullius, qui tait [ou persécute] l’identité chrétienne majoritaire » (p. 303).

En guise de conclusion Alexandre del Valle adresse sur un ton sévère un avertissement aux hommes politiques de cette Europe toujours plus islamisée par le bas et maçonnisée par le haut : « Par votre politique d’apaisement, par votre lâcheté, vous ne faites qu’encourager les criminels » (p. 327). (F. C.)

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