2015 marque quelques anniversaires d’importance pour le catholicisme, entre autres ceux de la fondation des Dominicains en 1215, ou de la naissance de Thérèse d’Avila en 1515.
La fondation de l’abbaye de Clairvaux par Bernard de Fontaine, en 1115, n’est pas de moindre intérêt mais, conformément à leurs habitudes d’humilité et de silence, les cisterciens des diverses obédiences le célèbrent avec une grande discrétion. Y compris éditoriale. Il faut bien chercher pour découvrir quelques titres en rapport avec l’événement.
En fait, la meilleure manière de célébrer l’anniversaire de Clairvaux est de se plonger dans un album, La France cistercienne (Salvator, Paris 2008, 155 pages, 15,90 €), réalisé par Armelle Bonis, Sylvie Dechavanne et Monique Wabont sous la houlette de l’Association pour le rayonnement de la culture cistercienne (ARCCIS). Admirablement illustré, l’ouvrage présente de façon claire un panorama complet du monde cistercien français, de la fondation de Cîteaux en 1098 à nos jours.
Les grandes figures, la spiritualité propre, l’architecture typique, l’expansion, les crises successives, les réformes entre autres celle qui aboutirent à la naissance des cisterciens de la stricte obédience, autrement dit Trappistes, la catastrophe révolutionnaire et la magnifique refondation de l’Ordre au XIXe siècle, le quotidien des moines et moniales aujourd’hui, l’histoire des abbayes françaises, disparues, devenues monuments historiques ou toujours vivantes, font l’objet de chapitres brefs mais remarquablement complets.
Il n’y a pas grand-chose à ajouter, sinon admirer la prodigieuse vigueur de l’œuvre de Robert de Molesmes, Étienne Harding, Bernard de Fontaine et leurs successeurs à travers les siècles, des plus humbles aux plus célèbres. (Anne Bernet)