France: contre-attaque dans l’affaire Vincent Lambert

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euthanasieLe 5 juin dernier, la Cour européenne confirmait l’arrêt rendu par le Conseil d’État français qui autorisait à laisser mourir de faim et de soif Vincent Lambert, ce jeune accidenté de la route en état pauci-relationnel que le CHU de Reims jugeait irrécupérable.

Même si cette décision, dans le contexte actuel et le vote, en France, d’une législation de plus en plus favorable à l’euthanasie, ne pouvait surprendre que les optimistes incurables, le choc fut violent pour les défenseurs de la vie. D’autant plus qu’aucun appel n’était désormais possible et qu’il fallait craindre la mise en place dans l’urgence d’une procédure « de fin de vie » destinée à clore une affaire devenue aussi emblématique qu’embarrassante.

Les partisans du « droit de mourir dans la dignité » triomphaient dans les grands médias lorsque, le 10 juin, la diffusion sur le site en ligne de l’hebdomadaire catholique Famille chrétienne d’une vidéo montrant Vincent dans sa chambre d’hôpital a soudain jeté un trouble extrême dans l’opinion.

En effet, depuis le début de « l’Affaire Lambert », ceux qui veulent tuer le jeune homme présentent, pour justifier ce choix, Vincent réduit à l’état de « légume », inconscient, incapable de la moindre sensation, du moindre sentiment, maintenu en vie de manière déraisonnable. Ces affirmations ont fortement contribué à ancrer le public, pris à témoin du drame en train de se jouer, dans l’idée qu’il est « humain » de mettre fin à un calvaire absurde dont Vincent serait l’involontaire figurant relié à des machines.

Or, et tel était précisément le but de la diffusion de cette vidéo, ces affirmations sont erronées, comme les parents de Vincent, mais aussi de nombreux médecins, n’ont cessé de le dire. L’avantage des images sur les mots est de le prouver de manière immédiate. L’on voit en effet, sur ces quelques minutes de film, Vincent dans son lit, adossé à des oreillers, les yeux ouverts, tournés vers son frère qui lui parle, puis écoutant sa mère au téléphone et, enfin, prenant un peu de nourriture par voie orale. Loin, très loin de l’être amorphe sous assistance artificielle que les médias avaient décrit.

Cette évidence a fait l’effet d’un coup de tonnerre. Et provoqué des réactions haineuses d’une invraisemblable violence à l’encontre des défenseurs de la vie. Qualifiée « d’obscène » par les partisans de l’exécution de Vincent, la vidéo a été « floutée » sur les chaînes télévisées afin que l’on ne distingue plus le visage du jeune homme, prétextant qu’il ne pouvait autoriser l’utilisation de son image et que l’on attentait à son intimité. En fait, il s’agit moins de pudeur que d’hypocrisie, car le regard de Vincent tourné vers le spectateur dans un muet appel à l’aide est insoutenable et interdit à quiconque d’envisager de sang-froid son assassinat dans les conditions atroces prévues par la loi. Voilà ce que l’on a voulu cacher.

En vain. Après avoir visionné le document, de nombreux évêques français, à commencer par le cardinal archevêque de Lyon, Mgr Barbarin, primat des Gaules, ont exprimé publiquement leur horreur devant l’éventuelle mise en œuvre de l’arrêt strasbourgeois. Des médecins ont souligné que certains signes cliniques amenaient à douter des conclusions des experts concernant l’état du patient. Les cinq juges de la Cour européenne qui avaient refusé d’entériner cette condamnation à mort ont fait chorus.

Les parents de Vincent, arguant d’une amélioration de l’état de leur fils, fait nouveau que la Cour n’avait pas pris en compte dans son jugement, viennent d’en demander la révision. Curieusement, les partisans de la mort sont soudain devenus discrets, bien que des pétitions organisées par d’anciens camarades de classe de Vincent … circulent désormais sur Internet, réclamant que l’on « respecte sa volonté de mourir », volonté que ni ses médecins ni son épouse n’ont jamais démontrée.

L’Affaire Lambert n’est pas finie. Grâce à Dieu ! (Anne Bernet)

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