France : culture de mort, marche arrière interdite ?

euthanasie
Print Friendly, PDF & Email

euthanasieL’été et la rentrée auront été marqués, en France, par une offensive tous azimuts de la culture de mort. Alors que le jeu politique s’enfonce dans le sordide et le grotesque, seules « les avancées sociétales » comme il est convenu de nommer des lois conçues pour défaire la société, font l’objet de tous les soins d’un gouvernement socialiste discrédité.

La période fut marquée par une affaire révélatrice : les parents de Titouan, petit garçon né à cinq mois de grossesse, ont demandé, sans savoir si leur fils conserverait des séquelles, l’arrêt immédiat des soins. Sa mère « ne voulait pas de cet enfant-là » et n’entendait pas « gâcher sa vie » à s’occuper d’un handicapé, le handicap fût-il quasi inexistant.

Contre l’avis des médecins, les parents ont obtenu gain de cause. Sans doute faut-il moins blâmer cette femme, sous le choc d’une naissance prématurée et ses conséquences, que l’air du temps, capable de persuader une mère qu’elle possède un droit acquis à l’enfant parfait et que la vie du fils « imparfait » qu’elle a mis au monde serait, pour lui, pour elle et pour la société entière, une charge insupportable.

De la même logique procéda un nouvel épisode du triste « feuilleton » Lambert. Dans l’attente du jugement interjeté auprès de la cour européenne des droits de l’homme, qui a suspendu, à la demande de ses parents, la mise à mort légale du jeune accidenté de la route en état végétatif, son épouse a publié un livre plaidoyer réclamant l’arrêt des soins dispensés à Vincent, demande justifiée par un amour qui ne saurait tolérer de le voir diminué …

L’on a donc persuadé nos contemporains que le « bonheur » au sens où l’entend notre société consumériste passe par le refus de tout sacrifice, toute gêne, toute souffrance et que même l’être le plus chéri doit disparaître s’il devient un obstacle à ce grand slogan de notre époque : « profite ! » et à « l’épanouissement personnel » de ses proches …

Pourquoi s’étonner si cette offensive euthanasique correspond au quarantième anniversaire de la loi Veil légalisant en France l’avortement, loi présentée à l’origine comme concernant un très petit nombre de femmes en situations dramatiques et devenue droit inaliénable, au point de poursuivre en justice ceux qui, tel le docteur Dor, « entravent » ce droit en priant devant les hôpitaux ou cherchant à faire réfléchir les futures mères, quitte à les « traumatiser » ?

La loi « sur la fin de vie » nous est vendue comme autrefois la loi Veil, en passant de cas extrêmes bien exploités à l’euthanasie pour tous. D’après des sondages récents, 96 % des Français y seraient favorables. Encore faut-il préciser qu’ils répondaient à cette question biaisée : « faut-il mettre un terme aux souffrances insupportables de malades incurables ? ». Vu sous cet angle … En attendant que l’État décrète que le coût des soins palliatifs est insupportable, lui aussi, pour ses finances, sans pour autant cesser de rembourser l’avortement …

Dans ce contexte, les déclarations de Nicolas Sarkozy, le 15 novembre dernier, devant les militants de Sens commun, courant de l’UMP issu des manifestations contre le « mariage » homosexuel, paraissent dérisoires. L’ancien président, poussé dans ses retranchements, a concédé qu’il ne « réécrirait » pas la loi Taubira s’il revenait au pouvoir mais l’abolirait : « si cela vous fait plaisir, cela ne coûte pas cher ! ». Quand on se souvient du mépris écrasant du personnage envers l’opinion, les Français, et ceux qu’il qualifiait, voilà quelques mois, de « fascistes en loden », l’on sait la créance à attacher à cette promesse électorale et l’on s’étonne du faux tollé qu’elle a provoqué jusque parmi ses amis politiques.

Reste à savoir combien de temps encore les Français seront dupes d’un système de plus en plus impuissant et cependant mortifère … (Anne Bernet)

Inscrivez-vous à CE

Nous vous enverrons notre newsletter mensuelle

J’autorise le traitement de mes données personnelles tel que prévu par la politique de confidentialité.