Depuis la formation du gouvernement Valls, conséquence de l’écrasante défaite électorale subie par les socialistes au pouvoir, en partie imputable au mécontentement suscité par le « mariage pour tous » et la répression brutale de ses opposants, « l’apaisement » est à l’ordre du jour. Le Premier ministre l’a dit lors de sa visite au Vatican, ses proches le répètent. En fait, Hollande et ses amis n’ont plus les moyens d’imposer aux Français « les changements sociétaux » dont ils rêvaient et qui devaient achever de démolir ce qui subsiste de l’ordre chrétien.
La mobilisation de 2013 qui, à la consternation des hommes au pouvoir, n’a jamais faibli avec le temps, -l’ont prouvé les manifestations de l’hiver dernier-, a payé, contraignant le gouvernement socialiste à reculer sur les questions d’ouverture de la procréation médicale assistée, du recours aux mères porteuses pour des « couples » qui, la nature étant ce qu’elle est, ne sauraient avoir d’enfant par les moyens ordinaires. Aussi sur l’euthanasie.
Il ne faut pas, cependant, s’illusionner. Si recul il y a, dicté par la crainte d’un nouveau désastre électoral qui ferait perdre toute légitimité au président Hollande et son équipe, ou par l’embarras lié aux enquêtes européennes en cours sur la répression disproportionnée des manifestations en faveur de la famille, enquêtes qu’aucun grand média n’évoque, ce recul ne saurait être que stratégique. L’intention d’en finir avec le modèle familial traditionnel, conforme à la morale chrétienne et à la loi naturelle, demeure. Elle l’emporte même, chez ces idéologues, sur toute autre considération politique, sociale ou économique.
L’obstination à faire passer dans les consciences, par n’importe quel moyen, les messages des groupuscules « homos, lesbiens, bi, trans », et cette théorie du genre dont on nous répète qu’elle n’existe pas, que dire le contraire relève d’un complot mêlant extrême droite, catholiques « intégristes » et musulmans « fondamentalistes » le prouve. Quelques petits faits à l’appui !
Sans s’attarder sur le concert de louanges qui a entouré le sacre, au concours de l’Eurovision, de Conchita Wurst, caricature travestie du Christ, ou sur une publicité télévisée pour boisson gazeuse laissant attendre un baiser saphique, on notera, en dépit des assertions du ministère de l’éducation, que l’ABCD de l’égalité, officiellement destiné à lutter contre les discriminations à l’encontre des femmes, officieusement à convaincre enfants et adolescents qu’il n’existe pas d’identité sexuelle mais des présupposés sociologiques à abolir, est promu dans les établissements scolaires.
Une démonstration supplémentaire en a été fournie par l’organisation, dans l’académie de Nantes, pour la seconde année consécutive, ce qui suffit dans la sphère médiatique à créer « une tradition », de la Journée Ce que soulève la jupe. Là encore, selon le rectorat, le but serait de débattre sur « les discriminations sexistes au lycée et les moyens d’y remédier ». Débats appuyés sur une action concrète : demander aux élèves et enseignants de sexe masculin de venir en cours en jupe. Nouvelle version de « la folle journée de Nantes », nom d’une manifestation musicale célèbre …L’initiative, répercutée par les relais sociaux, a entraîné de nombreuses réactions de parlementaires ou responsables de la Manif pour tous et du Printemps français. Benoît Hamon, ministre de l’éducation nationale, les a qualifiées de « mensonges colportés par des organisations radicales ». Dans le même temps, la rumeur se répand d’une prochaine suppression des fêtes des mères et des pères, trop discriminatoires ; on murmure que, pour les mêmes raisons, on envisagerait de renommer écoles « enfantines » les maternelles … Bobards ou réalités ? Le fait est que, de l’actuel gouvernement, nombre de Français croient désormais tout plausible. Et qu’ils n’aiment pas cela. (Anne Bernet)