La ministre de la santé français et le Premier ministre viennent de donner leur autorisation pour l’ouverture d’une salle de shoot entre la gare du Nord et la gare de l’Est à Paris. L’inévitable maire de Paris, Bertrand Delanoé, et les Verts y étaient favorables depuis longtemps.
Décidemment, ces grands protecteurs de la nature et zélateurs du principe de précaution semblent considérer que seule la nature humaine ne mérite ni protection ni précaution. Bien entendu l’argument avancé réside dans la réduction des risques sanitaires pour les toxicomanes et une meilleure protection de l’ordre public et des riverains.
De semblables salles de shoot existent ailleurs en Europe. Certaines ont du être fermées et si les accidents ou les décès causés par des overdoses ont été réduits, l’usage des drogues dures n’a aucunement diminué. Il a même augmenté de 2 % au Royaume-Uni. Quant à la réinsertion elle demeure tout aussi difficile. Il est intéressant de noter que sur environ quatre vingt dix salles de shoot existant dans le monde, plus de quatre vingt sont situées en Europe, signe évident du mal-être européen.
La question réelle reste de diminuer la consommation des drogues, et certainement pas de l’accompagner, de l’organiser voire de la légitimer. De surcroît cette ouverture d’une salle de shoot soulève un grave problème juridique : en France la consommation de drogue dure est un délit pénalement répréhensible. Autoriser les salles de consommation de ces drogues, c’est à l’évidence légitimer leur usage et ouvrir la voie à la libéralisation de leur usage. Ce qu’il faut organiser, c’est la prise en charge individuelle des toxicomanes non l’organisation collective de la toxicomanie.
L’argument selon lequel dès lors qu’il est impossible d’éradiquer ce phénomène il faut l’accompagner, est absurde car il s’applique à tous les crimes et délits. Faut-il pour cela les encadrer pour les rendre acceptables ? Henri Guaino, ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy n’a pu que constater qu’il s’agissait d’une nouvelle défaite morale.
Comme par hasard, le journal “Libération” a consacré une de ses éditions de la semaine à la défense de la libéralisation du cannabis. Journal officiel de l’idéologie politiquement correcte, porte-voix des « bobos », ce journal fait fi des récentes études scientifiques qui démontrent que l’usage du cannabis détruit de façon irréversible les neurones, favorise la schizophrénie chez certains sujets, est une raison connue de l’échec scolaire et comporte bien sûr des risques graves lorsque l’on prend le volant ou le guidon.
Il reste une question. Quelle est la motivation profonde de ces idéologues qui font de tout désir individuel un absolu, au non de la liberté et des droits de l’homme ? Systématiquement, ils abattent tous les repères moraux dans une société troublée et inquiète. Au nom de la lutte contre “l’ordre moral”, ils nous imposent un désordre immoral qui ruine toute idée de bien commun. Ces apprentis sorciers nous préparent des lendemains qui entrainent l’Europe vers le néant, là où il y aura des « pleurs et des grincements de dents ». (S. B.)