On s’attendait bien à ce résultat: Matteo Renzi, devenu Président du Conseil italien sans aucun mandat des citoyens mais par décision du Président de la République Giorgio Napolitano, après un gouvernement d’environ 1 000 jours, a dû annoncer sa défaite au référendum et a donné les démissions le lundi 5 décembre.
C’était prévisible car Renzi, sur de sa victoire, avait personnalisé le vote qui, au lieu de se concentrer sur les différents points de la réforme constitutionnelle, est devenu un vote politique pour ou contre son gouvernement. Et les groupes politiques “contre” se sont immédiatement coalisés: de la Ligue du Nord au Mouvement 5 Etoiles, de la gauche interne du Parti Démocrate à Forza Italia, de l’extrême gauche à l’extrême droite… Sauf les centristes, issus de l’ancienne Démocratie chrétienne, qui soutiennent Renzi aussi au gouvernement, tous les autres groupes étaient contraires. Et le résultat a été éloquent: 59 % contraires, 41 % favorables.
Dans son discours d’adieu, Renzi, après avoir expliqué tout ce qu’il avait fait et les réformes qu’il avait mis en place en ces trois ans de mandat, a conclu: «Nous laissons la direction du pays avec une Italie qui a enfin une loi sur les unions civiles». Et pas seulement les unions civiles. Matteo Renzi, fier de son enfance scout, allant à la Messe en famille tous les dimanches, fait bien partie de la liste des hommes politiques italiens, officiellement catholiques, qui ont fait passer les lois qui ont détruit le tissu social du Pays. Après Rumor, Colombo, Andreotti, Leone qui ont mis leurs signatures sur les lois en faveur du divorce et de l’avortement, Renzi va passer à l’histoire pour la loi sur le “divorce bref”, l’enseignement de la “théorie du genre” dans les écoles et surtout pour la loi sur les “unions civiles”.
“Divorce bref”: en mai 2015 est approuvée la loi pour laquelle il ne faudra plus attendre trois ans pour se séparer mais seulement quelques mois. «Un engagement maintenu. C’est bien le bon moment», avait tweetté le premier ministre Matteo Renzi, entièrement satisfait du succès du vote. Tout citoyen aura la possibilité d’accéder au divorce, par le biais d’une négociation entre les conjoints, assistés par des avocats, sans passage devant le tribunal, même s’il y a des enfants mineurs ou des handicapés à charge.
“Théorie du genre” dans les écoles: avec la loi “La buona scuola” (La bonne école) publiée le 13 juillet 2015, le gouvernement Renzi introduit surnoisement une éducation sexuelle obligatoire dans toutes les écoles et à tous les niveaux pour diffuser le concept d’égalité de “genre” et promouvoir les relations homosexuelles. Ceci même dans les écoles privées co-financées par l’État.
“Unions civiles”: le gouvernement Renzi restera dans l’histoire pour avoir fait passer une loie qui mine à la base le concept de famille. Avec la loi Cirinnà, publiée officiellement le 5 juin mais votée en mai 2016, le gouvernement a ouvert les portes au “mariage” homosexuel et a réglementé les rapports de cohabitation pour les couples hétérosexuels. «Quand il y a des bonnes choses à faire, il faut les faire – avait commenté le president du Conseil Renzi –. Je suis très heureux, aujourd’hui c’est un jour de fête, l’Italie prend un pas en avant. Ce fut une journée très attendue. Bien sûr il y a les controverses de ceux qui auraient aimé plus et de ceux qui auraient voulu moins, mais il y a une très grande joie, une joie très répandue de ceux qui voient enfin reconnus les droits aux couples de même sexe». Et le Ministre de l’Intérieur, Angelino Alfano, démocrate-chrétien et lui aussi pratiquant catholique, en prévoyant l’objection de conscience qui s’est par la suite développée, somme tous les Maires du Pays à ratifier les unions civiles en portant le drapeau tricolore.
Au moment donc du vote pour le référendum, la base catholique italienne encore saine a voté “Non” en ayant bien clair les dégâts moraux provoqués par le gouvernement Renzi. Et elle a voté “Non” même contre les indications officieuses données par le Secrétaire de la Conférence Épiscopale italienne, Mgr Nunzio Galantino, et par le jésuite de la Civiltà Cattolica, père Antonio Spadaro, les deux qui avaient à plusieurs reprises fait comprendre qu’ils n’appréciaient pas le mouvement qui avait porté dans la rue des millions de personnes pour protester contre ces lois. (Maddalena della Somaglia)