Livres: De la kippa à la Croix de J.-M. Setbon

De la kippa à la Croix de J.-M. Setbon
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De la kippa à la Croix de J.-M. Setbon«Je m’appelle Jean-Marie Élie Setbon. Je suis Juif, converti au Christ. J’ai été baptisé dans l’Eglise catholique le 14 septembre 2008. Je suis veuf, remarié, père de huit enfants» : ainsi s’ouvre le témoignage vibrant d’actualité du parcours atypique de ce juif attiré dès l’enfance par le Crucifix.

Cet attrait le pousse dès le plus jeune âge à se retirer pour prier en cachette ce Dieu inconnu dont il entend l’appel, de ses fenêtres qui donnent sur la basilique du Sacré-Coeur de Montmartre. Finalement sa soif de pratique religieuse et d’approfondissement des Écritures l’amène à quitter la France pour Israël, d’où il revient rabbin et ultra-orthodoxe, avec «barbe et chapeau»! Mais au fond de lui son attirance pour le Christ ne s’est jamais éteinte. Un cheminement spirituel et intellectuel va le conduire enfin au Catéchuménat, au travers d’épreuves personnelles et familiales.

Un récit intéressant qui permet de découvrir le judaïsme de l’intérieur : au cours de ses études, il s’aperçoit que «dans plusieurs passages du Talmud, il est question de Jésus». Mais, nous dit-il : «là c’est la stupeur : Jésus, mon Bien-aimé, à qui je m’adresse en secret depuis mon enfance et qui m’attire tellement, ce Jésus est désigné comme un blasphémateur. Pire encore ! Je découvre qu’il est interdit de prononcer son nom ! […] Imaginez la violence du combat intérieur qui s’opère en moi ! […] Alors que je suis censé honnir le Christ qui est un objet de scandale pour mon peuple, je ne peux m’empêcher de L’aimer !».

Son choix est d’autant plus difficile qu’ «il faut savoir qu’un juif converti passe devant un tribunal qui le déclare renégat. […] Il est hors de la communion d’Israël, et c’est un précepte de le détester et de l’exterminer». Des souffrances que seul un amour intense peut aider à surmonter. Cet amour a un nom, c’est Jésus, scandale pour les juifs, folie pour les païens.

Il met en lumière le vrai visage de la religion juive ainsi que les limites et illusions du dialogue judéo-chrétien: «Il est certain qu’il vaut mieux dialoguer que se taper dessus. Mais si on échange en passant sous silence ce qui fâche, ça ne sert à rien.

Dans le dialogue, chacun, chrétien comme juif, doit assumer ce qu’il croit et ne pas se renier pour faire plaisir ou pour plaire à l’autre» (p.75). «On a tendance à croire que le Dieu des juifs est le même que celui des chrétiens. Un Dieu trinitaire n’est pas concevable dans le judaïsme, ni un Dieu qui me rejoint dans mon humanité pécheresse, ni un Dieu qui se fait homme et dit qu’il est venu non pas pour être servi mais pour servir, ni un Dieu qui meurt d’amour pour moi […]» (p.191). «Alors que le juif s’attache à la Loi. C’est plus dur d’être chrétien que d’être juif, parce que c’est plus dur d’aimer que de suivre une Loi»(p. 189-190). «Une fois qu’on vit dans l’amour, on n’a plus besoin d’appliquer des règles extérieures, on les a intégrées. Ainsi aller à la messe n’est plus une obligation mais une nécessité vitale qui découle de l’amour» (p.191-192).

Au-delà des imperfections inhérentes à tout parcours de conversion (sa communion fréquente à Montmartre alors qu’il n’est pas encore baptisé), on trouve en outre au travers de ces lignes la force d’un témoignage qui invite les catholiques à ne pas délaisser leur oeuvre d’apostolat envers tant d’âmes qui ont soif de la Vérité ! (Marie Perrin)

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