Livres: Marie, entre Ciel et terre

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livresAprès Vatican II, en bien des endroits, prêtres et évêques ont voulu écarter toute manifestation de « mariolatrie » et reléguer la dévotion mariale, la récitation du rosaire, les pèlerinages aux lieux d’apparition au rang de vieilleries dépassées. Il faudra du temps pour mesurer les ravages accomplis alors dans les âmes par ces mesures et comprendre quels étaient les buts exacts de ce travail de sape du catholicisme. Cinquante ans après, force est d’admettre l’échec de ces progressistes car il n’est pas si facile de reléguer la Sainte Vierge au placard.

Deux petits livres, d’esprit d’ailleurs radicalement différent, permettent de mieux appréhender la place de la Mère du Sauveur dans les consciences et l’Église aujourd’hui.

Le roman de Mariam (Salvator, Paris 2014, 225 pages, 19 €) de Jean-Marie Saget est une vie, romancée, de Marie. L’on éprouve toujours un peu d’appréhension en tels cas, au vu des absurdités plus ou moins blasphématoires qui parurent ces dernières décennies et prenaient pour sujet le Seigneur, Sa Mère ou Ses proches.

Rien de tel ici. Jean-Marie Saget s’appuie sur les textes sacrés, l’évangile apocryphe de Jacques, parfois sur les révélations d’Anne Catherine Emmerich ou de Maria Valtorta, et sur les acquis de l’archéologie afin de présenter une vie documentée, plausible et sérieuse de la Sainte Vierge. S’il parle de roman, c’est qu’il prête aux protagonistes des discours, des échanges, d’ailleurs d’un bon niveau théologique portant sur des questions de foi afin d’expliciter le mystère de l’Incarnation ou celui du Salut. Les puristes peuvent être cependant un peu décontenancés d’entendre s’exprimer si familièrement les grandes figures des évangiles. Tous publics, le livre séduira plus spécialement les adolescents.

La Vierge des derniers temps (Salvator, Paris 2014, 226 pages, 20 €) de l’abbé Laurentin et de François-Michel Debroise évoque, à travers les révélations de Maria d’Agreda, puis de saint Louis-Marie Grignion de Montfort, puis les dires, souvent jugés plus sujets à caution, de Mélanie Calvat, la voyante de la Salette en 1846, ou de Maria Valtorta, un temps mise à l’index, le rôle déterminant réservé par son Fils à Notre-Dame lors de la Parousie.

Si Marie, lors de la première venue du Christ, s’effaça, ces mystiques affirment que le retour glorieux du Seigneur sera précédé de glorieuses manifestations de Sa Mère, chargée de préparer les « saints des derniers temps ». Avant l’ultime combat contre l’Antéchrist, viendra ce règne de Marie annoncé à Fatima : « à la fin, mon cœur immaculé triomphera ». Dans les temps troublés que nous vivons, où les signes apocalyptiques semblent se multiplier, la promesse de ce retournement est évidemment signe d’espoir.

Il est toutefois regrettable que les auteurs mélangent un peu les genres et mettent sur le même plan les Écritures, les messages des apparitions mariales reconnues, des révélations privées contestées ou condamnées par l’Église, les événements de Medjugorje dont le caractère de super-naturalité n’a pas été retenu, afin de justifier un discours millénariste propre à séduire les esprits inquiets toujours en quête de fantastique et de merveilleux. (Anne Bernet)

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