Mars, mois de Saint Joseph

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(Roberto de Mattei) Le mois de mars est traditionnellement dédié à Saint Joseph et cette année 2021 lui a été consacrée par le pape, qui y a attaché de précieuses indulgences. Mais qui est Saint Joseph ?

Saint Joseph n’était pas un simple homme du peuple, bon et travailleur, dont la simplicité se résumerait à son métier de menuisier. En définitive, comme un figurant dans le décor glorieux de la vie de Notre-Seigneur.

Saint Joseph était un prince, dans les veines duquel coulait le sang royal le plus pur. Il était descendant de la glorieuse lignée de David, et a transmis à son Fils l’héritage d’un trône devant lequel tous les rois de la terre se prosterneraient. Il vivait dans un village pauvre et exerçait l’humble métier de charpentier. Mais cela montre qu’il n’y a pas de contradiction entre la grandeur de sa naissance et une vie de pauvreté et d’humiliation. Marie aussi était pauvre, mais princesse, d’une autre branche de la même lignée que David, et ces naissances illustres convenaient à Notre Seigneur, né dans une crèche, mais qui voulait résumer dans son Sang très pur toute la splendeur des rois et des patriarches qui l’avaient précédé.

Quel était l’apparence physique de Saint Joseph ? « L’homme – d’après l’Ecclésiaste – se reconnaît à son fils » (Eccl. X, 30). Pour avoir une idée de l’apparence de saint Joseph, il faut penser à son divin Fils, la Beauté incarnée, tout comme il faut penser à la beauté de son épouse, Marie, formée à son tour ab aeterno, selon le modèle parfait de Jésus.
Après Marie, personne n’a reflété aussi fidèlement que Saint Joseph la beauté de Jésus, car personne n’a reflété si parfaitement la splendeur des dons naturels et surnaturels. Saint Joseph était tout sauf un homme d’une intelligence simple et ordinaire. Il était destiné à converser avec Jésus et Marie et cette pensée nous fait percevoir la profondeur de son intelligence et de sa science théologique. Que dire aussi des dons surnaturels qu’il reçut ? Saint Thomas nous enseigne que, plus on s’approche de la source de sainteté, plus on reçoit la grâce en abondance (Summa Theologiae, 3, q. 25, a. 5). Saint Joseph a vécu physiquement en contact avec Jésus, source de la grâce, et avec Marie par laquelle toutes les grâces sont données aux hommes. Il a puisé donc les grâces aux sources de toute grâce ! Les dons surnaturels, qui de Jésus parviennent ordinairement aux hommes par la Vierge Marie, parvenaient à saint Joseph de façon directe et extraordinaire. Pour comprendre la merveilleuse grandeur des grâces qu’il reçut, il faut penser à l’importance incommensurable de sa mission. Si, comme l’affirme le Docteur Angélique, les grâces qu’on reçoit sont proportionnelles à notre vocation (Summa Theologiae, 3, q. 27, a. 4), quelles grâces pourraient manquer à l’homme dont la mission est la plus sublime de l’histoire : la protection et le service de Jésus et de Marie ?

Saint Joseph était destiné de toute éternité à coopérer en tant qu’époux de Marie et père nourricier de Jésus, au ministère de l’Incarnation, c’est-à-dire au plus grand évènement de l’histoire. Pourrait-on imaginer une mission plus haute ? Quel saint ou quel ange a jamais eu une vocation aussi sublime ? Aucune créature, après Marie, n’a reçu de grâces si grandes et si nombreuses et personne n’a correspondu à ces grâces comme Saint Joseph. C’est pourquoi l’Eglise, dans sa sagesse, accorde à Saint Joseph le culte de « protodulie », c’est-à-dire une vénération inférieure à celle qui revient à la Vierge (« hyperdulie »), mais supérieure à celle que l’on rend à tous les autres saints (simple « dulie »). Dieu a choisi, comme époux de Marie et père nourricier de Jésus, l’homme le plus parfait né sur terre, le saint le plus grand de tous les saints. S’il y avait eu un saint plus grand, il convenait que Dieu le réserve à Marie et Jésus. Epoux de Marie, père nourricier de Jésus ! « De là – comme l’écrit Léon XIII – ont découlé sa dignité, sa faveur, sa sainteté, sa gloire » (Encyclique Quamquam pluries du 15/08/1889).

Tout en restant très chaste, Saint Joseph fut le véritable époux de Marie. En effet, l’essence du mariage, d’après ce que nous enseigne encore Saint Thomas, réside dans l’union indivisible des âmes, en vertu de laquelle les époux sont tenus de se garder la fidélité mutuelle (Summa Theologiae, q. 29, a. 2). Aucun mariage ne fut aussi intimement uni et parfaitement fidèle que le mariage virginal de Joseph et Marie. Un mariage parfaitement virginal, mais aussi merveilleusement fécond, fructifiant de façon sublime en Jésus-Christ, Fils Unique de Dieu. Saint Joseph fut le père virginal, non pas charnel, mais le vrai père de Jésus. D’autant plus père que plus chastement père, pourrait-on dire avec Saint Augustin (Serm. 51, en Patrologia Latina, vol. 38, col. 351). Il a été appelé par Jésus de ce nom de « père » : il a reçu infailliblement du Divin Rédempteur le nom le plus glorieux après celui de la Mère de Dieu.

En tant qu’époux de Marie et père légal de Jésus, il a exercé son autorité sur la Sainte Famille et a été le seul maître de la maison dans laquelle tout lui a été soumis : « Constituit eum dominum domus suae, et principem omnis possessionis suae » (Sl, 104, 20).
Pourrait-on exercer une autorité plus haute ? Aucune société humaine ou angélique ne pourrait être comparée à la Sainte Famille. Exercer l’autorité sur le Fils Unique de Dieu, sur le Verbe incarné ! Pour Saint Joseph, on peut penser que ce fut certainement un lourd fardeau et que s’il a osé commander Celui qu’il adorait comme son Seigneur, c’est par la volonté explicite de Dieu.

Saint Joseph a exercé la plus grande autorité qu’un homme pouvait exercer, mais il a adoré en Jésus celui qui a pouvoir sur toutes les créatures et il a vénéré en Marie la Reine du Ciel et de la Terre. Entre les mains de Marie, il s’est consacré parfaitement à Jésus-Christ, Sagesse Incarnée, et il a voulu être disciple, imitateur et serviteur de Jésus et de Marie.

La Sainte Famille a été l’image terrestre de la Très Sainte Trinité et elle est en même temps le modèle non seulement de toute famille, mais de toute société temporelle et de l’Eglise, dont le berceau fut la maison de Nazareth. C’est pour cette raison également que le bienheureux Pie IX, le 8 décembre 1870, a proclamé solennellement saint Joseph Patron de l’Eglise universelle. Aujourd’hui, en ces jours de crise douloureuse et d’autodestruction de l’Eglise, l’intercession de Saint Joseph, liée à sa mission sublime, est donc toujours plus actuel. En outre, quel serait le sens profond de la vision de la Sainte Famille, avec Saint Joseph qui bénit, dans la dernière et la plus spectaculaire apparition de Fatima, le 13 octobre 1917 ? Comment oublier que le nom de Fatima est lié à la diffusion du communisme dans le monde entier et à sa défaite finale et qu’à cette défaite le rôle de Saint Joseph est intimement lié ? On sait bien, en effet, que Pie XI publia son encyclique Divini Redemptoris contre le communisme précisément le 19 mars 1937, le jour de la fête du saint, et qu’en conclusion de son document il a voulu écrire : « la grande action de l’Eglise catholique contre le communisme athée mondial sous l’égide du puissant protecteur de l’Eglise, saint Joseph ».

Dans les jours angoissants que nous vivons, où le marxisme culturel et le communisme chinois menacent le monde entier, nous nous tournons avec confiance et ferveur vers Saint Joseph et nous lui demandons d’intercéder pour que la promesse de Fatima s’accomplisse dès que possible et que vienne l’heure du triomphe de Jésus et de Marie sur les âmes et sur toute la terre. Sancte Joseph, Ora pro nobis ! 

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