Plus de 40 organisations catholiques de laïcs ont décidé de constituer aux Philippines un front commun pour protéger la vie et la famille, avec un œil tourné vers les prochaines élections du mois de mai.
Pour l’occasion, les associations faisant partie de ce réseau inédit ont déclaré vouloir soutenir officiellement tous les candidats qui s’opposent explicitement à la loi sur la “planification familiale”, une menace qui pèse encore sur le débat politique même si elle a récemment été suspendue par la Cour Suprême, la décision ayant été prise par 10 voix contre 5 sur la base d’une pétition présentée par les pro-vie catholiques. Bien que l’avortement demeure illégal aux Philippines en effet, la norme en question permettrait par exemple un accès aisé des femmes à la contraception et introduirait l’éducation sexuelle dans les écoles, jetant les bases au niveau social d’un néfaste changement culturel et de mentalité.
L’Eglise catholique philippine a naturellement contesté cette mesure législative, la considérant comme une grave violation de la Constitution en vigueur qui garantit quant à elle la protection de la vie. Elle craint en outre que la norme, si elle venait à entrer en application, représente une sorte de cheval de Troie pour introduire de facto et pour la première fois l’avortement dans le pays.
Selon ce qu’indique l’agence allemande “Kath.net”, plus de 500 000 inscrits aux réalités adhérant à cette sorte de cartel commun se sont réunis ces jours derniers à Paranaque City pour une manifestation en faveur des six représentants politiques qui ont explicitement combattu l’adoption de la norme sur la « santé reproductive » – de facto sur l’avortement – au cours de la précédente législature. Ces candidats et d’autres encore, qui entendent à l’avenir manifester explicitement leur engagement en faveur des valeurs de la vie et de la famille chrétiennes, sont appelés à mettre par écrit et à signer cette proposition comme prise de responsabilité vis-à-vis de leur électorat potentiel, numériquement ô combien intéressant : en effet, 80 % des 92 millions de philippins sont des fidèles de l’Eglise catholique.
Finalement une bonne nouvelle dans un scénario international qui montre les forces abortistes toujours plus agressives et violentes envers ceux et celles qui entendent leur barrer la route. Ce qui prouve cependant combien il est important, pour obtenir des résultats concrets, que le monde catholique soit prêt à manifester clairement ses idées, à descendre dans la rue sans fausses craintes ou prudences humaines et à combattre expressément en faveur de ces « valeurs non négociables » indiquées par S.S. Benoît XVI, valeurs qui constituent l’ossature idéale non seulement de leur foi mais d’une société voulant être fondée à tout le moins sur le bon sens. (Mauro Faverzani)