En dépit de sa mission prioritaire, ainsi qu’en atteste la « propagande » officielle mise en ligne, de maintenir l’inflation sous le taux de 2 %, la Banque Centrale Européenne a procédé à sa deuxième opération de refinancement de la zone euro en mettant quelque 529,5 milliard d’euros à la disposition de 800 banques. En y ajoutant les 489,2 milliards d’euros distribués en décembre dernier, on arrive à un total de 1 019 milliards de dollars injecté dans l’eurosystème pour les trois années à venir. Les banques disposent à présent d’une masse considérable de liquidités dont elles peuvent se servir pour financer une expansion de crédit qui profitera tant au secteur public qu’au secteur privé.
Mais on peut craindre avec raisons que cet argent frais ne profite surtout aux gouvernements qui seront alors moins encouragés à poursuivre des politiques de restrictions qui ne sont jamais très populaires. « En inondant le marché financier de liquidités massives et durables – écrit Siméon Brutskus, Institut économique Molinari, le 8 mars 2012 – l’Eurosystème est en train d’inhiber toutes les forces internes de l’économie capables de sortir de la crise via la restructuration des investissements dans le secteur privé et la remise en ordre des finances publiques »
Cette politique inflationniste ne résout donc aucun problème, mais repousse l’échéance – l’heure de vérité – à laquelle les Etats-providence européens tomberont en faillite ou l’euro sera mis en échec dans un contexte d’hyperinflation. Le modèle de l’Etat-providence étant le moyen par lequel les Etats de l’Union européenne et l’Union européenne elle-même conservent une emprise sur les populations, il est indispensable de la maintenir financièrement à flot, même en masquant ses abus et son gaspillage.
Cette politique renforce le pouvoir de l’Etat et entraine la paupérisation de la population européenne dont il faudra assurer la survie et la soumission par de nouvelles injections d’argent. C’est un cercle vicieux dont on ne sort pas sans dommage. Et si l’on refuse d’en sortir, on aboutit à la faillite. Dans les deux cas, le désastre humain se profile à l’horizon. (C. B. C.)